lundi 18 février 2008

Я тебя люблю Лена


Des le mardi matin, Lena débarquait a Odessa : enfin on pouvait profiter ensemble d'une semaine de vacances, une semaine pour un peu plus vadrouiller conjointement dans ce grand pays, qui ne cesse jamais de nous devoiler ses merveilles. On resta 3 jours sur les bords de la Mer Noire, le temps que je règle toutes ces histoires avec mon foyer (la chambre étant paye jusqu’au jeudi). Je fus bien heureux de tomber sur ce colocataire quand même. On a eu très peu de désaccord, & je pense qu’on se convenait pas mal mutuellement : moi j’ai pu profiter de son frigo et de sa connexioin internet, tandis que lui a pu profiter des très nombreux week-end (et semaines même, sur la fin) ou j’étais absent, pouvant ainsi faire venir dormir qui il voulait dans la piaule. Et la, je ne veux meme pas savoir de qui il s'agissa. Puis ce fut un bon exercice pour mon russe que de communiquer ensemble, lui ne connaissant pratiquement rien a l’anglais, a son grand regret.

Ainsi, le jeudi après-midi, on est parti pour Kamenetz-Podolsky, qu’on avait décide de voir avant mon grand départ. Le train pour Tchernivtsy fut assez long (17h), et on se rendit compte a la fin du trajet qu’on avait fait grosso-modo le tour de l’Ukraine de l’Ouest… Mais c’était mieux que d’arriver a la a 4h du matin, d’autant plus qu’on ne comptait pas rester longtemps (c’est un euphémisme) dans cette ville des Carpates au nord de la frontière roumaine, qui paraît très sale et poussiéreuse en hiver. Donc on a juste traverse la ville de la gare ferroviaire jusqu'à la gare routière , par l’avenue principale, & Lena m’assure que j’ai vu tout ce qu’il faut voir déjà..

De la, on a trouve un bus pour Kamenetz partant dans la demi-heure, laps de temps suffisant pour prendre conscience de notre chance en découvrant de misérables baboushkas quémandant chacune leur tour (parfois avec une insistance pesante) de maigres kopecks dans chaque véhicule en partance, pour subsister.. Oui, l’Ukraine n’appartient pas a proprement parlé au Tiers-Monde, mais on ne peut ne pas remarquer les nombreux exclus, et plus particulièrement parmi les personnes âgées, complètement marginalisées dans cette société toujours en transition (idéologique, économique, linguistique…).

Moins de 2 heures plus tard, on atteint enfin cette ville (qui fut la capitale de l’oblast de Khmelnitski, ou se trouve également Neteshin, jusqu’en 1941), l’une des plus ancienne de la région historique de Podolie, mentionnée dés le 11eme siècle. Apres quelques péripéties pour rejoindre la vieille ville, a l’intérieur du méandre de la Smotrych, on aperçoit enfin la forteresse qui contrôla le seul accès a la ville longtemps avant la construction d’un pont au 19eme siècle. C’est vraiment un site remarquable, comme il en reste peu en Ukraine, & ça change des villes « neuves » d’Odessa & Kharkiv. De la a dire qu’on se sent plus près de l’Europe, comme a Lviv, il n’y a qu’un pas.. Bref, la nuit a l’hôtel passée (la chambre est au même prix qu’a Odessa, mais on a moins l’impression d’être dans un bordel quand même..), le lendemain matin, on revient dans l’Oblast de Tchernivtsy, vers la citadelle de Hotin, a seulement une trentaine de kilomètres. Cette impressionnante forteresse (re-)érigée par les voivodes de la principauté de Moldavie après 1361, et fut le théâtre de nombreuses batailles, dont celle qui vu les ottomans s’incliner face a une armée polonaise qui se serait probablement fait écrasée sans l’intervention salvatrice de l’armée cosaque de l'Hetman Sagajdachny. C’était en 1621. L'impression est saisissante, quand on coonsidere l'impotance historique du lieu, desormais isole sur les bords sur les bords du Dniestr, dans une region tres pauvre et rurale, et ou le temps s'est arreté; la parfaite conservation du site a d'ailleurs incité de nombreux realisateurs a tourner ici.

Le samedi, il fut deja temps de songer au retour, et on prit donc le train de Kiev, apres avoir eu l'honneur de decouvrir cette grandiose gare ferroviere - terminus (excepté peut-etre pour aller a Tiraspol), et ce train fut agrementé par le fameux rituel des 2 jeunes femmes vertueuses (avant l'absorbtion de bierre, de champagne et meme parfois de vodka), qui se laissent progressivement draguées par de bons donets'k guys, bien representatifs du parti des region, et qui aiment surtout faire profiter a tout le wagon de leur culture et de leur rhetorique pour le moins poetique, avec une exubérante subtilité. Bref, il fallait mieux se boucher les oreilles, et on parvint a Kiev des l'aube du jour suivant. Comme toujours, on prit nos quartiers au 24 Gogolovska, ou Pierrick restait seul ce week-end la, Sem etant rentré chez sa famille. Ce dimanche frais mais lumineux fut l'occasion de terminer cette escapade en amoureux par une delicieuse flannerie kievienne, non sans avoir pris soin d'explorer les fascinantes catacombes de la lavras, lieu sacré de l'Eglise orthodoxe, ou reposent les reliques de plusieurs centaines de saints, et vers ou convergent des pelerins du Monde entier.

le soir, tandis que Lena rentrait a Kharkiv pour ses exams, je sentais bien que la fin de mon periple approchait a grand pas. Ces quelques jours a Kiev, en compagnie de mes fideles hotes paillards, allaient etre les derniers avant d'entamer ma penible transhumance du retour, vers les plus (?) clements alpages de Francie. (ouh la la je m'enflamme la..)

Petit apercu de cette charmante semaine de vacances :
Cet itineraire de train de 17h qu'on a suivi de bout en bout
(et je prefere ca aux 4h _& 40euros_du Bordeaux-Nantes)

Kamenetz-Podolsky : On a pas ose descendre cet escalier autrement que du regard..
Kamenetz-Podolsky : Vue depuis les remparts de la citadelle

Kamenetz-Podolsky : a interieur de la citadelle

Kamenetz-Podolsky : dans les coursives de l'enceinte

Kamenetz-Podolsky : la forterresse controllait ce passage, le seul vers la ville

Kamenetz-Podolsky : euh..

Kamenetz-Podolsky : c'est du costaud!!

Hotin : la citadelle imprenable

Hotin : moult films de cape et d'epee furent (ou sont encore) tournes la

Hotin : dans l'un des donjeons

Hotin : l'impetueux Dniestr, en partie gele a cette periode de l'annee

Hotin : On innondait seulement en periode guerre

Hotin : Derriere les vestiges du barrage, le Dniestr toujours
(Lors des guerres, le niveau d'eau couvrait la tache sur le mur)

Hotin : imprenable, donc..

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