dimanche 2 septembre 2007

A l'ouest de la Mer Noire...

Bon, me voila enfin arrive de l'autre cote de la Mer Noire, et je suis bien content de pouvoir me poser, apres ce petit periple a vitesse grand V, charge comme une mule, mais au combien riche en experiences et en rencontres..
..Je vous previens, ca va etre long, et je met pas tout..

Donc, aprec cette fabuleuse nuit au cafe de la gare de Plovdiv, j'ai erre toute la journee dans cette petite ville qui revellait progressivement ses merveilles, et une journee ne fut bien sur pas suffisante. Mais bon, je me suis resolu a re-prendre un train le soir meme pour la capitale. Arrive dans la gare si typiquement sovietique de Sofia, Bela, un contact, m'a trouve derechef un charmant Hostel, en plein centre-ville, ou j'ai rencontre deux charmantes albanaises parlant francais (contre toute attente, elle m'ont convaincu d'aller dans cette contree bientot..), mais aussi des japonais bien pechus (dont l'un d'entre eux qui est parti de Chine il y a 5mois, et qui ne voyage qu'en bus et en train...le veinard!!) .
Les deux journees suivantes ont ete l'occasion de decouvrir cette surprenante ville, haute en couleur, mais tres agreable, ou chaque rue recelle une curiosite. Puis les prix en Bulgaries sont incroyablement insignifiant, ce qui ne gache rien au bon esthete epicurien (hedoniste et sybarite aussi) que j'espere etre. Bela m'a guide la journee puis les deux dernieres nuits, Mira, un autre contact HC, m'a heberger dans son appart idealement placee au dessus d'un pub irlandais (mais ou j'ai seulement bu de la Karmenitsa (la biere locale, comme toujours:)).

Le mercredi matin, je me presse avec tout mon fatras a 8h a la gare pour apprendre que sans aucune raison apparente, le train pour Russe, a la frontiere roumaine, a 100 minutes de retard. Decidement, je regrette la SNCF. Qu'a cela ne tienne, je fais la connaissance d'autres compagnons d'infortune, un albanais (decidement..), deux japonais (eux, ils sont partout!!), et une violoniste professionnelle de Francfort. Le train part enfin, mais au fur et a mesure que les heures passent, il devient evident que je ne parviendrait pas a chopper le bus de l'aprem pour Bucarest, et je ne tient pas a passer la nuit dans ce coin paume, surtout si je veux arriver vendredi a Odessa. Sur les conseils avises de l'albanais, j'essaye donc de corrompre le controleur roumain. Bien m'en prend puisque j'economise plus de dix euros, et je suis a 22h a Bucarest. Oui cela fait bien plus de 12heures de train pour la journee. Je commence a comprendre une des multiples facettes des Balkans. Je reviendrai, c'est sur.

Bon, le passage en Roumanie fut pour le moins rapide : je passe la nuit chez Isabella, qui revient tout juste d'Italie et qui est polyglote. Avec ses amies, on a une serieuse discution sur Ceausescu, mais j'avoue que je ne m'attendais pas a tomber sur d'aussi fervent orthodoxes, avec des portraits de Jesus sur tous les murs de ma chambre. Bon, je vais pas me plaindre, surtout que l'acceuil est irreprochable, bien au contraire. Le lendemain, avant de reprendre (facon James Bond) le train pour Galati de 15h45, j'aurais quand meme fait un "monastere tour" en compagnie d'un groupe de nonnes de la region de Cluj, c'est pas commun on en convient. Mis a part cela, Bucarest semble bien terne, avec une urbanisation imperiale centree sur la gigantesque "maison du peuple" de l'ancien dictateur (le deuxieme plus volumineux batiment au Monde, dit-on...), et une triste couleur blanche dominante qui vire inexorablement au gris.

Le soir, j'entre a Galati, ou le pere d'Isabella m'attend. C'est vraiment la classe. Surtout en considerant que Nikolaiev est le Patriarche locale. Du coup, tout le Monde le connait et est respectueux envers lui, j'ai un peu l'impression de faire tache, mais que neni : malgre le fait qu'il ne parle que le roumain, je suis traite comme un roi et j'aurais droit jusqu'au lendemain matin a toutes les attentions. Faut dire que lui et sa femme sont un peu inquiet pour moi et mes projets. En effet, j'aimerai arriver en fin de journee a Odessa, et selon eux c'est impossible. Je leur promet donc de m'offrir l'hotel en Moldavie.

Nikolaiev me fourgue donc dans un "microbus" qui doit m'enmener a la frontiere, si j'ai bien compri. En cours de route, le chauffeur m'indique l'endroit en question, el la je suis perplexe : je me retrouve au milieu de nulle part, et j'apercoit heureusement le ridicule poste frontiere moldave ou un des sympas officiers parle francais (mais je me mefie, il m'a dit qu'il voulait faire la legion...). Le probleme est alors de trouver un vehicule pour passer la frontiere, et c'est un routier tcheque en route pour Moscou qui s'y colle.

La ville frontiere de Cahul, en Moldavie, a la fois point d'acces a la Roumanie et a l'Ukraine est une ville frontiere comme il doit en exister beaucoup, sur d'autres continents. Bien sur, ma mastercard ne marche pas et je dois negocier avec insistance a la gare routiere pour payer le bus pour Odessa avec des Lei roumaines. Malheureusement, le depart n'est qu'a 5h tous les matins, et j'ai donc une bonne nuit de crevard a passer dans ce bled ou il me semble qu'il y a plus de clebs que de bipedes.

Le bus part avec 1 heure de retard (normal...) et je me retrouve a discuter en russe (c'est assez prosaique comme discute, d'accord...) avec une jolie moldave, etudiante a Odessa (tiens tiens!!) .
Le passage de la frontiere est une reelle epreuve pour nos nerfs, car la douane ukrainienne nous fouille de fond en combles, et j'avoue meme avoir eu un peu peur pour mon rhum arrange, mon
Montbazillac, et plus modestement pour mon cafe et mes sauciflards (j'ai d'ailleurs pu remarquer qu'ils ont une sale gueule...)

Samedi, sur les coups de 13h30, j'arrive enfin au terme de ce periple trop rapide a mon gout, et j'ai donc rate ma rentre qui etait ce jour meme... Comme en France en somme!!
Bilan, 11 jours de peregrination et de rencontres surprenantes, et plus de 40 heures de transport. Je suis sur les rotules, mais le tout pour a peine plus de 100euros, ca laisse a reflechir par rapport aux 80euros (en derniere classe) de la traversee en ferry Istanbul-Odessa. Ceci n'etait qu'un avant gout, et je compte deja tres prochainement aller voir de plus pres la Moldavie et la Roumanie (ce qui sera en outre une occasion revee pour s'accomoder des 3mois du visas ukrainien).

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